L'accord du participe passé… Rien que de l'évoquer, ça peut donner des sueurs froides. Si c'est votre cas, rassurez-vous : ce n'est pas juste vous. Cette règle de grammaire est célèbre pour sa complexité, semant le doute chez des millions d'élèves et même chez bien des adultes. La bonne nouvelle? Avec la bonne méthode et un bon exercice sur les participe passé pour s'entraîner, la maîtriser est beaucoup plus accessible qu'on ne le pense.
Pourquoi l'accord du participe passé semble si compliqué

Vous avez déjà figé devant une phrase du genre « Les pommes que j'ai… mangé? mangées? mangés? » On est tous passés par là. La difficulté ne vient pas d'une logique tordue, mais plutôt d'une accumulation de règles qui semblent parfois se contredire. La simple présence de deux auxiliaires, être et avoir, crée déjà une première division.
Puis, vient s'ajouter la fameuse règle du complément d'objet direct (COD) placé avant le verbe avec l'auxiliaire avoir. Soudain, il ne suffit plus de conjuguer. Il faut se transformer en détective, identifier la fonction d'un mot et sa position dans la phrase. C'est un peu comme résoudre une mini-énigme avant même de pouvoir écrire le mot final.
Dépasser la mémorisation pure
L'approche classique nous pousse souvent à apprendre par cœur, sans trop s'attarder sur la logique derrière tout ça. Pourtant, comprendre pourquoi une règle existe la rend tellement plus facile à appliquer. C'est exactement le but de ce guide : transformer ces règles intimidantes en un système clair et prévisible.
On va décomposer le processus en étapes logiques :
- Les fondations solides : D'abord, maîtriser parfaitement la différence entre l'accord avec être (qui se comporte comme un adjectif) et la règle de base avec avoir (l'invariabilité).
- La méthode du détective : Apprendre à poser les bonnes questions (« qui? » ou « quoi? ») pour trouver le COD à tous les coups, sans jamais se tromper.
- La pratique ciblée : S'exercer avec chaque type d'accord, des plus simples aux plus complexes, jusqu'à ce que ça devienne un réflexe.
La clé, ce n'est pas de tout savoir par cœur, mais de savoir quelle question se poser au bon moment. C'est cette méthode active qui transforme la frustration en confiance durable.
Parfois, malgré toute la bonne volonté du monde, certaines difficultés persistent. Si vous sentez qu'un blocage demeure, un soutien plus individualisé peut faire toute la différence. Explorer les options de tutorat en français peut offrir une approche personnalisée pour enfin surmonter ces obstacles.
Ce guide est conçu pour vous accompagner, pas à pas. À la fin de votre lecture et après avoir fait les exercices, vous ne verrez plus l'accord du participe passé comme un mur infranchissable, mais plutôt comme un puzzle dont vous connaissez toutes les pièces. Prêt à commencer?
Les deux règles fondamentales à maîtriser avant tout
Avant de plonger dans les cas plus complexes qui donnent des maux de tête, il faut revenir aux fondations. La grande majorité des accords du participe passé que vous croiserez au quotidien repose sur deux principes de base. Si vous les maîtrisez parfaitement, vous résoudrez déjà plus de 80 % des situations.
Voyez ces deux règles comme votre filet de sécurité. Elles vous donneront la confiance nécessaire pour aborder n'importe quel exercice sur les participes passés sans paniquer.
L'accord simple avec l'auxiliaire être
La règle avec l'auxiliaire être est sans doute la plus intuitive. Pensez au participe passé comme à un simple adjectif : il s'accorde toujours en genre (masculin/féminin) et en nombre (singulier/pluriel) avec le sujet du verbe. C’est direct, sans surprise.
Pour trouver le sujet, il suffit de poser la question « Qui est-ce qui ? » avant le verbe. La réponse vous donnera le mot avec lequel faire l'accord.
- Exemples concrets :
- La porte est fermée. (Qui est-ce qui est fermée ? → La porte, féminin singulier)
- Les garçons sont arrivés en retard. (Qui est-ce qui sont arrivés ? → Les garçons, masculin pluriel)
- Elles sont parties en voyage. (Qui est-ce qui sont parties ? → Elles, féminin pluriel)
Employé avec être, le participe passé est un vrai caméléon. Il est obligé de prendre la couleur (le genre et le nombre) du sujet auquel il se rapporte.
Cette logique est facile à retenir, car elle suit un schéma que l'on utilise déjà instinctivement avec les adjectifs. La vraie difficulté n'est pas là; elle vient souvent de la confusion avec la règle suivante.
La règle de base avec l'auxiliaire avoir
Voici la règle qui sert de point de départ pour tout le reste : quand le participe passé est employé avec l'auxiliaire avoir, il ne s'accorde jamais avec le sujet. Il reste invariable, point final.
C'est un automatisme à développer. Dès que vous voyez l'auxiliaire avoir, votre premier réflexe doit être de ne PAS regarder le sujet pour faire l'accord.
- Exemples :
- Elle a mangé une pomme. (Le participe mangé reste invariable, même si le sujet Elle est féminin.)
- Nous avons fini nos devoirs. (Fini ne prend pas de 's'.)
- Les filles ont chanté toute la nuit. (Chanté reste au masculin singulier.)
Cette règle est simple, mais c'est une source fréquente d'erreurs, car on a tendance à vouloir accorder avec le sujet par habitude. Graver ce principe dans votre mémoire est essentiel avant de passer à l'étape suivante : le fameux complément d'objet direct (COD). Si ces bases vous semblent encore fragiles, un soutien plus structuré comme le tutorat en français peut offrir des méthodes adaptées pour bâtir des fondations solides.
Pour bien visualiser la différence, ce tableau résume l'essentiel.
Comparaison rapide des règles de base avec être et avoir
Ce tableau vous aide à visualiser la différence essentielle entre l'accord du participe passé avec l'auxiliaire être et la règle de base avec l'auxiliaire avoir.
| Auxiliaire | Règle principale | Avec quoi s'accorde le participe | Exemple concret |
|---|---|---|---|
| Être | Accord systématique | Le sujet | Elle est tombée. |
| Avoir | Invariabilité (par défaut) | Rien (pour l'instant) | Elle a mangé. |
Comprendre et appliquer ces deux règles initiales, c'est votre première grande victoire. Vous êtes maintenant prêt à affronter la règle la plus redoutée, armé d'une base claire qui vous empêchera de tout mélanger.
La méthode infaible pour l'accord avec le COD
On arrive maintenant à la règle qui donne le plus de maux de tête. Normalement, quand le participe passé est employé avec l'auxiliaire avoir, il ne bouge pas, il reste invariable. Simple, non ? Sauf qu'une fameuse exception vient tout compliquer : si le complément d'objet direct (COD) est placé avant le verbe, tout à coup, le participe passé doit s'accorder en genre et en nombre avec ce COD.
Cette règle peut sembler sortie de nulle part, mais elle a sa propre logique. Le secret, c'est d'arrêter de deviner et d'adopter une méthode systématique, un peu comme un détective qui suit des indices.
Pour ne plus jamais vous tromper, il suffit de suivre deux étapes simples. Oubliez tout le reste pour un instant et concentrez-vous juste sur ce processus.
Identifier le COD sans erreur
La première mission, et la plus cruciale, c'est de trouver ce fameux COD. Heureusement, il y a une question magique qui le débusque à tous les coups.
Juste après le verbe (auxiliaire + participe passé), posez la question « qui ? » ou « quoi ? ».
- Exemple : Les pommes que j'ai mangées.
- Question : J'ai mangé quoi ?
- Réponse : « que », qui remplace « Les pommes ».
La réponse à cette question, c'est votre COD. S'il n'y a pas de réponse logique, c'est qu'il n'y a pas de COD, et donc, pas d'accord à faire. C'est aussi simple que ça.
Vérifier la position du COD
Une fois le COD dans votre mire, la deuxième étape consiste à regarder où il se cache dans la phrase.
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Le COD est placé APRÈS le verbe ? Le participe passé reste invariable.
- Exemple : J'ai mangé des pommes. (Le COD « des pommes » est après, donc mangé ne s'accorde pas.)
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Le COD est placé AVANT le verbe ? Le participe passé s'accorde avec ce COD.
- Exemple : Les pommes que j'ai mangées. (Le COD « Les pommes » est avant, donc on accorde mangées au féminin pluriel.)
Cette règle est la source de bien des ennuis. Une étude a même révélé que 68 % des élèves rencontraient des problèmes avec l'accord du participe passé, l'exercice le plus échoué étant celui avec un COD antéposé. Pour les curieux, vous pouvez consulter les détails de cette recherche sur les difficultés grammaticales.
Pour visualiser cette logique, imaginez cet arbre de décision simple. C'est le cheminement mental à adopter pour chaque exercice sur les participes passés.

Cet arbre le montre bien : la question du COD ne se pose qu'avec l'auxiliaire « avoir », ce qui simplifie déjà pas mal le processus.
Exemples concrets de COD antéposés
Ce fameux COD placé avant le verbe peut prendre plusieurs formes. Voici les scénarios les plus courants que vous allez rencontrer.
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Le COD est un pronom relatif (que, qu')
- La lettre **qu'**il a écrite était longue. (Il a écrit quoi ? → qu', qui remplace « La lettre » : féminin singulier)
- Les livres que tu as lus sont intéressants. (Tu as lu quoi ? → que, qui remplace « Les livres » : masculin pluriel)
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Le COD est un pronom personnel (me, te, le, la, les, nous, vous)
- Cette histoire ? Il me **l'**a racontée. (Il a raconté quoi ? → l', qui remplace « l'histoire » : féminin singulier)
- Ces fleurs, je les ai offertes à ma mère. (J'ai offert quoi ? → les, qui remplace « ces fleurs » : féminin pluriel)
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Le COD est un groupe nominal en début de phrase (souvent dans une question)
- Quelle décision as-tu prise ? (Tu as pris quoi ? → Quelle décision : féminin singulier)
- Combien de pages avez-vous lues ? (Vous avez lu quoi ? → Combien de pages : féminin pluriel)
L'astuce infaillible : Réécrivez mentalement la phrase en plaçant le COD après le verbe. Si la phrase a du sens, vous avez bien trouvé votre COD. « J'ai cueilli les fleurs » a du sens. Donc, dans « Les fleurs que j'ai cueillies », « les fleurs » est bien le COD.
Le piège à éviter : la confusion avec le COI
Attention à ne pas tomber dans le panneau et confondre le COD avec le Complément d'Objet Indirect (COI). Le COI, lui, répond aux questions « à qui ? », « à quoi ? », « de qui ? », « de quoi ? ».
- Exemple sans accord : Elle leur a parlé.
- Question : Elle a parlé à qui ? → « leur ».
- Analyse : « leur » est un COI, pas un COD. Le participe passé parlé reste donc invariable.
Cette distinction est capitale, surtout quand on abordera les verbes pronominaux. Si vous sentez que ces notions de COD et COI restent un défi, un accompagnement personnalisé en français peut fournir les outils et la pratique nécessaires pour vraiment solidifier ces compétences.
En appliquant cette méthode en deux temps – trouver le COD, puis vérifier sa position – vous transformez une règle complexe en une simple procédure de vérification.
Mettez vos connaissances en pratique avec nos exercices

La théorie, c’est bien beau, mais rien ne remplace la pratique. C’est seulement en se mesurant à des cas concrets qu’une connaissance fragile devient un véritable réflexe. Considérez cette section comme une salle d’entraînement pour vos neurones : nous allons muscler votre maîtrise du participe passé avec des séries d’exercices qui montent en puissance.
Chaque niveau a été pensé pour cibler une compétence précise. Le but n’est pas de vous tendre des pièges, mais bien de construire votre confiance, étape par étape. Alors, prenez un crayon, concentrez-vous et lancez-vous sans crainte. N’oubliez pas que chaque erreur est une chance de comprendre une subtilité qui vous avait échappé.
Niveau 1 : Les règles de base avec être et avoir
Commençons par couler des fondations solides. Ces premiers exercices se concentrent sur les deux règles fondamentales : l’accord systématique avec l’auxiliaire être et l’invariabilité par défaut avec l’auxiliaire avoir. L’objectif est simple : repérer le bon auxiliaire et appliquer la règle qui s’impose, sans la moindre hésitation.
Exercice 1 : Accordez correctement les participes passés entre parenthèses.
- Les athlètes sont (arrivé) au stade.
- Ma sœur a (préparé) un gâteau délicieux.
- Elles sont (parti) en vacances hier soir.
- Nous avons (regardé) un film passionnant.
- La lettre est (resté) sur le bureau.
- Mes parents ont (acheté) une nouvelle voiture.
- Vous êtes (entré) sans frapper.
- J'ai (perdu) mes clés ce matin.
- Les fleurs sont (mort) à cause du gel.
- Tu as (fini) tes devoirs ?
Corrigé du niveau 1
- arrivés (accord avec le sujet masculin pluriel « Les athlètes », auxiliaire être)
- préparé (invariable, auxiliaire avoir et pas de COD avant)
- parties (accord avec le sujet féminin pluriel « Elles », auxiliaire être)
- regardé (invariable, auxiliaire avoir)
- restée (accord avec le sujet féminin singulier « La lettre », auxiliaire être)
- acheté (invariable, auxiliaire avoir)
- entrés ou entrées (accord avec « Vous », masculin ou féminin pluriel, auxiliaire être)
- perdu (invariable, auxiliaire avoir)
- mortes (accord avec le sujet féminin pluriel « Les fleurs », auxiliaire être)
- fini (invariable, auxiliaire avoir)
Niveau 2 : Le défi du COD antéposé
On monte d'un cran. Cette série d'exercices se penche sur la règle qui donne le plus de fil à retordre : l’accord avec le complément d’objet direct (COD) quand il est placé avant le verbe. Votre mission est double : d'abord, trouver ce fameux COD, puis accorder le participe passé comme il se doit.
Un petit rappel de la méthode : posez-vous la question « qui ? » ou « quoi ? » juste après le verbe. Si la réponse (le COD) se trouve avant dans la phrase, il faut accorder. Sinon, le participe reste invariable.
Exercice 2 : Accordez les participes passés si nécessaire.
- La décision que tu as (pris) est la bonne.
- Quelles chansons a-t-elle (choisi) ?
- Les pommes que j'ai (cueilli) viennent du jardin.
- Je les ai (prévenu) du danger.
- C'est la plus belle robe que j'ai jamais (vu).
- Les erreurs que vous avez (fait) sont instructives.
- Où sont les photos que tu as (pris) ?
- Il nous a (remercié) pour notre aide.
- Combien de pages as-tu (lu) ?
- La voiture qu'ils ont (vendu) était rouge.
Corrigé du niveau 2
- prise (J'ai pris quoi ? → que, mis pour « La décision », fém. sing.)
- choisies (Elle a choisi quoi ? → Quelles chansons, fém. plur.)
- cueillies (J'ai cueilli quoi ? → que, mis pour « Les pommes », fém. plur.)
- prévenus (J'ai prévenu qui ? → les, mis pour un groupe masculin pluriel)
- vue (J'ai vu quoi ? → que, mis pour « la plus belle robe », fém. sing.)
- faites (Vous avez fait quoi ? → que, mis pour « Les erreurs », fém. plur.)
- prises (Tu as pris quoi ? → que, mis pour « les photos », fém. plur.)
- remerciés (Il a remercié qui ? → nous, masculin ou mixte pluriel)
- lues (Tu as lu quoi ? → Combien de pages, fém. plur.)
- vendue (Ils ont vendu quoi ? → que, mis pour « La voiture », fém. sing.)
La maîtrise de cet accord est cruciale, en particulier lors des examens. Une bonne préparation est souvent la meilleure façon d’éviter le stress et de garantir la réussite. Pour ceux qui approchent des échéances importantes, notre service de préparation aux examens ministériels de secondaire 2 en français propose un encadrement ciblé sur ces points de grammaire précis.
Niveau 3 : Les pièges et cas particuliers
Vous êtes à l’aise avec les bases ? Excellent. Il est temps de vous frotter aux situations plus subtiles. Cet exercice mélange un peu de tout : verbes pronominaux, participes passés suivis d’un infinitif, et autres cas qui demandent plus de réflexion. Prenez bien votre temps pour analyser chaque phrase.
Exercice 3 : Trouvez la bonne forme du participe passé.
- Elle s'est (lavé) les mains.
- Les chansons que j'ai (entendu) chanter étaient magnifiques.
- Ils se sont (téléphoné) pendant des heures.
- La chaleur qu'il a (fait) était insupportable.
- Les athlètes se sont (entraîné) durement.
- Elle s'est (coupé) en cuisinant.
Corrigé du niveau 3
- lavé (Elle a lavé quoi ? → les mains. Le COD est après le verbe, donc pas d'accord. "s'" est un COI : elle a lavé les mains à elle-même).
- entendu (J'ai entendu quoi ? → chanter. Le COD est l'infinitif chanter, donc invariable).
- téléphoné (Ils ont téléphoné à qui ? → à eux-mêmes. "se" est COI, pas de COD, donc invariable).
- fait (Verbe impersonnel. Le participe passé de faire dans "il a fait chaud/froid/beau" est toujours invariable).
- entraînés (Ils ont entraîné qui ? → eux-mêmes. "se" est COD, on accorde avec le sujet).
- coupée (Elle a coupé qui ? → elle-même. "s'" est COD, donc accord avec le sujet).
La difficulté de ces exercices ne doit pas vous décourager. Des statistiques montrent que même dans des contextes professionnels, les erreurs persistent. Dans les centres de formation du Loir-et-Cher, 74 % des candidats au CAP ont eu des difficultés, avec un taux d'erreur de 51,2 % sur les exercices de participe passé. Pour plus de détails, vous pouvez consulter ces données sur les compétences en français professionnel.
Pour que ces règles grammaticales s’ancrent durablement et que les tournures de phrases deviennent plus naturelles, rien ne vaut la lecture régulière. Si vous cherchez des conseils pour intégrer cette habitude, explorez les méthodes pour encourager la lecture.
Naviguer les exceptions et les cas particuliers
Une fois les règles de base bien maitrisées, il est temps de s’aventurer dans les zones grises. Ce sont ces situations particulières qui font souvent la différence dans une dictée ou un examen. C'est en les comprenant que vous passerez de « je connais la règle » à « je maîtrise vraiment l'accord du participe passé ».
Ces exceptions ne sont pas si complexes si on les aborde avec méthode. Elles demandent juste un peu plus de réflexion que les cas classiques. Voyons ensemble comment déjouer les pièges les plus courants.
Le grand défi des verbes pronominaux
Les verbes pronominaux, ceux qui s'accompagnent d'un pronom réfléchi (me, te, se, nous, vous), sont la source de bien des maux de tête. Pourquoi écrit-on « Elles se sont lavées » mais « Elles se sont parlé » ? La clé se cache dans le rôle que joue le pronom réfléchi.
L'astuce est toute simple : il faut se poser la même question qu'avec l'auxiliaire avoir.
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Quand le pronom est un COD : Le participe passé s'accorde avec le sujet.
- Exemple : Elle s'est regardée dans le miroir.
- Analyse : Elle a regardé qui ? → « s' » (elle-même). Puisque « s' » est un COD placé avant le verbe, on accorde.
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Quand le pronom est un COI : Le participe passé reste invariable (sauf si un autre COD est placé avant, bien sûr).
- Exemple : Ils se sont succédé sur scène.
- Analyse : Ils ont succédé à qui ? → « se » (l'un à l'autre). Le pronom « se » est donc un COI, et le participe passé reste invariable.
Le réflexe à adopter : Face à un verbe pronominal, demandez-vous toujours si l'action est faite sur soi-même (COD) ou à soi-même / l'un à l'autre (COI). C'est ce qui décidera de l'accord.
Participe passé suivi d'un infinitif
Comment faire avec une phrase comme « La chanson que j'ai entendu chanter » ? Faut-il accorder entendu ? La règle est subtile, mais logique : tout dépend de qui fait l'action de l'infinitif.
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Si le COD fait l'action exprimée par l'infinitif, le participe passé s'accorde.
- Exemple : Les musiciens que j'ai vus jouer étaient talentueux.
- Analyse : J'ai vu qui ? → « que » (qui remplace les musiciens). Est-ce que ce sont les musiciens qui jouent ? Oui. On accorde donc vus.
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Si le COD subit l'action de l'infinitif, le participe passé reste invariable.
- Exemple : La sonate que j'ai entendu jouer était de Mozart.
- Analyse : J'ai entendu quoi ? → « que » (qui remplace la sonate). Est-ce que la sonate joue ? Non, elle est jouée par quelqu'un. Le participe passé entendu reste donc invariable.
Cette nuance est souvent testée dans les évaluations complexes comme l'Épreuve uniforme de français. S'exercer sur ces cas peut devenir un atout majeur, et un tutorat pour l'Épreuve uniforme de français peut offrir des stratégies ciblées pour ne plus jamais hésiter.
Autres cas spécifiques à connaître
Pour compléter votre arsenal, voici quelques autres situations à garder à l'œil lors d'un exercice sur les participes passés.
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Avec le pronom en : Si en est le COD, le participe passé reste invariable, point final.
- Exemple : Des pommes, j'en ai mangé. (Même si en remplace "des pommes", l'invariabilité est la règle).
- Attention : Dans le cas très rare où un autre COD se trouve avant, la règle de l'accord s'applique. Les belles pommes que j'en ai mangées.
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Avec les verbes impersonnels : Le participe passé des verbes qui ne se conjuguent qu'avec il est toujours invariable. C'est aussi simple que ça.
- Exemple : La patience qu'il a fallu. Les efforts qu'il y a eu.
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Les participes fait et laissé devant un infinitif : Ils sont toujours invariables. Pas de question à se poser.
- Exemple : Elle les a fait partir. Je l'ai laissé dormir.
Ces exceptions peuvent sembler nombreuses, mais elles suivent toutes une certaine logique. En les pratiquant une par une, vous développerez des automatismes qui vous éviteront de tomber dans les pièges les plus classiques.
Les questions qui reviennent le plus souvent
Même après avoir bien compris les règles et fait plusieurs exercices, il arrive que des doutes persistent. C'est tout à fait normal. On a rassemblé ici les questions les plus fréquentes pour clarifier les derniers points qui vous chicotent.
Quelle est l'erreur la plus commune et comment ne plus la faire?
De très loin, l'erreur la plus fréquente est d'accorder le participe passé avec le sujet quand on utilise l'auxiliaire avoir. On voit trop souvent des phrases du type « Elle a mangée une pomme ».
Pour en finir avec ça, il y a une chose à se graver dans la tête : avec avoir, le sujet n'a aucune espèce d'influence sur l'accord. Il faut complètement l'ignorer. La bonne méthode, c'est de toujours vérifier en deux étapes :
- On trouve le COD : On se pose la question « qui ? » ou « quoi ? » juste après le verbe.
- On regarde où il est : Si ce COD est placé avant le verbe, on accorde. Sinon, le participe passé ne bouge pas.
Juste en appliquant cette discipline de ne jamais regarder le sujet avec avoir, on élimine environ 90 % des fautes classiques.
Comment expliquer la règle du COD simplement à mon enfant?
Les analogies visuelles, ça fonctionne super bien avec les jeunes. Essayez de présenter le participe passé comme un caméléon un peu dans la lune. Ce caméléon, il ne peut changer de couleur (s'accorder) que s'il a vu son modèle (le COD) juste avant d'apparaître dans la phrase.
Dans « J'ai mangé la pomme », le caméléon mangé arrive en premier. Il n'a pas encore vu la pomme, alors il garde sa couleur de base (invariable).
Mais dans « La pomme que j'ai mangée », le modèle La pomme est déjà là, bien en vue. Le caméléon mangée le voit et prend tout de suite sa couleur (féminin singulier).
Cette petite histoire transforme une règle de grammaire un peu abstraite en un scénario beaucoup plus facile à retenir.
Pourquoi on accorde « Elles se sont lavées » mais pas « Elles se sont parlé »?
La clé du mystère, c'est le petit mot « se ». Ce n'est pas toujours la même chose : il peut être un COD ou un COI, et c'est ça qui change tout. Pour savoir lequel c'est, il suffit de poser la bonne question.
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Elles se sont lavées : Elles ont lavé qui? « se », ce qui veut dire « elles-mêmes ». Ici, « se » est un COD qui est placé avant le verbe. La règle de l'accord s'applique donc comme d'habitude, et on accorde lavées avec le sujet Elles.
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Elles se sont parlé : Elles ont parlé à qui? « se », ce qui veut dire « l'une à l'autre ». Ici, « se » est un COI (complément d'objet indirect). Et comme ce n'est pas un COD, la règle de l'accord ne s'applique pas. Le participe passé reste donc invariable.
Prendre le temps d'analyser le rôle du petit « se » est le truc infaillible pour ne plus jamais hésiter avec les verbes pronominaux.
Bien maîtriser l'accord du participe passé, ça demande de la méthode et pas mal de pratique. Si votre enfant a besoin d'un coup de pouce pour que ses efforts portent leurs fruits, Centrétudes propose un accompagnement personnalisé qui s'adapte à son rythme et l'aide à bâtir sa confiance. Découvrez comment nos tuteurs peuvent faire la différence sur https://centretudes.ca.